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ÉLECTIONS MUNICIPALES 2017 – QUESTIONS AUX CANDIDATS

ÉLECTIONS MUNICIPALES 2017 – QUESTIONS AUX CANDIDATS

La campagne électorale municipale permet aux Montréalais de participer au débat politique et social en comparant et en questionnant les propositions et engagements des divers candidats, en plus de lancer leurs propres idées pour mieux gérer et développer notre ville.

Les membres de la Société de développement du boulevard Saint-Laurent (SDBSL) sont enthousiastes à l’idée de faire partie de ce processus démocratique et ainsi contribuer à façonner le Montréal de demain. Après tout, les commerçants et occupants des bureaux du Boulevard Saint-Laurent sont au cœur de la vitalité économique et culturelle d’un des secteurs les plus dynamiques de la métropole.

Voici les questions qui ont été posées aux deux principaux candidats à la mairie de Montréal, Denis Coderre et Valérie Plante, ainsi que leurs réponses respectives.

FINANCEMENT DU POUVOIR D’INTERVENTION DES SDC

Les Sociétés de développement commercial (SDC) jouent un rôle clé dans l’accompagnement des commerces et prennent des initiatives importantes pour encourager la vitalité économique d’une artère ou d’un secteur de la ville. La SDBSL prend particulièrement à cœur ce rôle sur le boulevard Saint-Laurent. Bien entendu, la base du financement de la SDBSL est assurée par ses membres, les commerçants eux-mêmes. Cela dit, depuis 2011, suite à l’augmentation du tarif des parcomètres dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, la création du Fonds de dynamisation des artères commerciales par la Ville de Montréal a permis de compenser ces hausses de tarifs par un apport financier supplémentaire aux SDC de l’arrondissement. Cet apport financier est le principal levier des grandes initiatives et partenariats de la SDBSL, comme le festival d’art public MURAL, les escouades de nettoyage, l’aménagement, et les veilleurs de nuit du boulevard. Malheureusement, le fonds de dynamisation n’est pas récurrent et son renouvellement annuel peut souvent être remis en question.

Question : Est-ce que vous vous engagez à renouveler le Fonds de dynamisation des artères commerciales pour la durée du mandat 2017-2021 afin de poursuivre le soutien financier aux SDC du Plateau-Mont-Royal?

Denis Coderre : Le soutien aux SDC et au secteur non résidentiel peut prendre plusieurs formes d’aide et d’appui. Nous l’avons déjà démontré notamment en allégeant l’augmentation de la charge fiscale sur les immeubles non-résidentiels, en créant le comité Hubert pour rendre notre fiscalité plus compétitive, par le PR@M commerce et le PR@M artères en chantier, par nos mesures de mitigation des impacts de nos chantiers, en obtenant de nouveaux pouvoirs via les projets de loi 121 et 122, etc.

Valérie Plante : Le Fonds de dynamisation des artères commerciales a été créé par nos élus du Plateau-Mont-Royal afin de soutenir l’activité commerciale sur les artères de l’arrondissement. Ce Fonds a obtenu beaucoup de succès et a permis de verser 5,85 M$ aux SDC du Plateau-Mont-Royal depuis sa création en 2012. Nous nous engageons à maintenir ce Fonds afin de continuer à soutenir les grandes initiatives des Sociétés de développement commercial du Plateau-Mont-Royal.

Q : Dans l’éventualité où le Fonds de dynamisation serait étendu aux autres arrondissements de la Ville, est-ce que vous vous engagez à garantir que l’attribution des fonds soit proportionnelle aux contributions des parcomètres du territoire de chacune des SDC concernées?

DC : En considérant la réponse à la question #1, vous comprendrez qu’il est trop tôt pour prendre ce genre d’engagement. Nous sommes une administration responsable. Nous respectons les contribuables montréalais qui nous confient leurs taxes. Cela dit, l’idée est assez intéressante pour qu’on l’étudie avec les différents partenaires impliqués au dossier.

VP : Le Fonds de dynamisation des artères commerciales a été créé afin de soutenir les initiatives des SDC du Plateau-Mont-Royal par l’entremise d’une partie des sommes recueillies grâce au stationnement tarifé sur rues. Nous croyons qu’il serait juste qu’advenant un élargissement du Fonds aux autres arrondissements, les sommes remises soient proportionnelles aux sommes amassées sur les territoires concernés. Les SDC seraient ainsi poussées à innover afin d’attirer le plus de clients possible et profiter davantage du Fonds de dynamisation des artères commerciales.

UTILISATION LÉGÈRE DU DOMAINE PUBLIC

Les commerçants de toutes les grandes villes du monde utilisent souvent le domaine public, de manière légère, afin de promouvoir leurs produits et services auprès du public, ou tout simplement pour optimiser l’expérience des clients et passants autour de leur espace. Ils installent des panneaux-sandwichs sur le trottoir, des bancs publics, des terrasses, etc. Ces initiatives locales sont souvent capables de façonner la vie de quartier et de rendre les milieux de vie et de consommation plus accueillants et conviviaux. Malheureusement, la Ville de Montréal interdit la plupart de ces initiatives.

Q : Est-ce que vous vous engagez à créer une politique qui permettrait aux commerçants de l’APMR, mais également des autres arrondissements si applicables, de demander des dérogations pour des occupations légères du domaine public?

DC : D’abord il faut dire une chose: Ce sont les arrondissements qui sont responsables des règlements et de leur application de l’occupation du domaine public. Par ailleurs, nous sommes tout à fait d’accord que certains éléments (terrasses, présentoirs, végétaux, panneaux commerciaux, etc.), s’ils sont bien encadrés, contribuent fortement à l’animation et la vitalité de l’artère commerciale. D’ailleurs, notre plateforme prévoit d’encourager l’aménagement de terrasses publiques et placotoires universellement accessibles sur les rues.

VP : Nous sommes d’accord avec l’occupation légère du domaine public, pour autant qu’elle ne nuise pas aux déplacements et qu’elle respecte certains critères de qualité. Nous sommes donc ouverts à permettre des dérogations, mais celles-ci devront faire l’objet de consultations publiques afin que les Montréalais se prononcent sur ces aménagements qui pourraient faire partie de leur quotidien.

TAXATION ET OCCUPATION DES LOCAUX

Montréal doit réduire l’écart du fardeau fiscal observé entre les catégories d’immeubles non résidentiels et résidentiels. La Ville a posé un geste significatif en ce sens dans le budget 2016 en limitant l’augmentation des charges fiscales des immeubles non résidentiels à la moitié de l’indexation des charges des immeubles résidentiels. La Ville devrait poursuivre dans cette voie pour les années à venir. Par ailleurs, dans le but de soutenir ses commerçants de proximité, la Ville de Montréal devrait ajouter à sa structure fiscale un taux différencié réduit qui s’appliquerait à une première tranche de valeur foncière non résidentielle.

Dans un autre dossier, la lutte contre les locaux commerciaux laissés vacants doit également être au cœur des priorités de la Ville de Montréal. On sait que les administrations municipales peuvent uniquement imposer des permis en fonction des usages des bâtiments, et non pas de l’absence d’occupation. Il serait cependant possible pour la Ville de créer un incitatif financier qui motiverait les propriétaires immobiliers à entretenir et gérer la location de leurs locaux vacants, par l’intermédiaire d’une taxe qui pénaliserait ceux qui restent inactifs. Cette pratique est assez répandue dans les grandes villes américaines et permet d’assurer un espace urbain plus propre et garantit la diffusion d’information sur la disponibilité des locaux.

Q : Quelle sera votre politique de taxation sur les propriétés non résidentielles pendant votre mandat? Vous engagez-vous à réduire ou du moins geler les charges fiscales sur les immeubles de ce type?

DC : Au cours de notre premier mandat, notre administration est allée chercher à Québec certains pouvoirs pour agir sur ce type d’immeubles. En effet, la loi 122 donne aux municipalités le pouvoir d’appliquer un taux de taxation différencié sur une première tranche de valeur pour les immeubles non-résidentiels. Nous avons l’intention d’appliquer ces nouveaux pouvoirs!

VP : Nous croyons qu’il est temps de revoir la fiscalité non résidentielle. Présentement, les petits commerçants installés dans de beaux édifices de Montréal subventionnent les généreuses baisses de taxes dont profitent les grandes bannières qui ont choisi de s’installer dans des bâtiments sans valeur ni intérêt. Le système en place encourage la multiplication des centres commerciaux et saigne à blanc les artères commerciales qui dynamisent les quartiers et font rayonner Montréal. Nous entendons ajuster les taux de taxation selon la vocation commerciale ou communautaire de l’établissement et son l’emplacement. Nous voulons également appliquer des mesures de type « Robin des Bois », comme cela se fait à Québec, afin de répartir le fardeau fiscal plus équitablement entre les grandes surfaces, les commerces sur les artères commerciales et les organismes à but non lucratif. L’étalement des versements de la taxe pour les petits commerces sera aussi offert afin de leur faciliter la tâche.

Q : Quelle sera votre stratégie pour réduire l’inoccupation des locaux commerciaux? Êtes-vous prêts à prendre des mesures pour inciter les propriétaires à entretenir et louer les espaces vacants?

DC : Cette question nous préoccupe tout autant que vous. Nous pourrions agir selon les nouveaux pouvoirs que nous accorde la loi 122. Sans vous confirmer quoi que ce soit pour le moment, je peux vous dire que l’administration se penche actuellement sur la question. Elle mérite donc réflexion et analyse afin de tenir compte des avantages mais aussi des inconvénients d’une telle mesure. Nous allons travailler avec le nouveau comité qui sera formé avec l’association des SDC afin de trouver une solution à cet enjeu.

VP : Nous souhaitons créer un registre des locaux commerciaux vacants qui sera mis à jour régulièrement. Nous voulons également encourager l’usage transitoire des locaux et immeubles commerciaux vacants afin d’éviter que les artères commerciales qui comptent plusieurs locaux vacants ne souffrent de la situation. Parmi les usages qui pourraient être considérés, notons des expositions temporaires, des magasins éphémères ou des salles réservées aux groupes communautaires.

RÉGLEMENTATION DE LA VIE NOCTURNE

Depuis plusieurs années, des SDC, des associations de tenanciers de bars, des journalistes et intervenants du milieu demandent la mise sur pied d’une politique structurante pour améliorer la vie nocturne. Au cœur de cette demande se situent de nombreux enjeux touchant le cadre de travail des commerces de soir et de nuit, comme les bars et les restaurants, mais également la liberté accordée aux citoyens qui fréquentent les artères et les commerces durant la période nocturne.

La capacité de servir des boissons alcoolisées aux clients sans consommation de nourriture est un enjeu majeur pour les restaurants, qui se font imposer des amendes importantes sans que cette pratique soit justifiée par des questions de sécurité publique ou de moralité. Il est urgent d’agir pour éliminer cette restriction passéiste.

Les heures de fermeture des bars sont également un enjeu de taille, considérant que l’extension des heures d’ouverture après 3h ou encore l’application d’une période de transition préfermeture sont des propositions qui font largement consensus socialement et qui permettraient de favoriser le développement et de mieux gérer la vie nocturne montréalaise.

Finalement, l’enjeu des plaintes sur le bruit est une autre facette importante de la situation de la vie nocturne, alors qu’en fonction du règlement actuel, les forces policières agissent uniquement en fonction des plaintes et ne disposent pas d’une politique objective de gestion du bruit émis par les établissements nocturnes.

Q : Est-ce que vous vous engagez à adopter une véritable politique de la vie nocturne ? Si oui, quels en seraient les éléments centraux?

DC :

VP : Nous nous engageons à créer une politique de la vie nocturne et à nommer un responsable de la vie nocturne. Cette politique permettra de favoriser la multiplication des lieux de diffusion, l’épanouissement de l’industrie culturelle et de la vie nocturne montréalaise. La politique permettra aussi d’assurer une saine cohabitation entre les résidents et les établissements en adoptant des règlements sur le bruit adaptés à la réalité urbaine et en établissant des normes d’insonorisation.

Q : Est-ce que vous vous engagez à étendre l’heure de fermeture des bars ou encore à adopter un règlement permettant une période de transition préfermeture après 3h, et ce pour tous les établissements du boulevard Saint-Laurent?

DC :

VP : Le statut de métropole nous permettra d’étendre la période d’activité des bars, mais nous comptons d’abord consulter les commerçants et les résidents afin de nous assurer que cette proposition leur plaît. S’il s’avère que les Montréalais sont en faveur de l’ouverture prolongée des bars, nous pourrons l’appliquer, tout en nous assurant, grâce à la politique de la vie nocturne, que cela se fera en tout respect de la cohabitation entre les résidents et les établissements concernés.

Q : Est-ce que vous vous engagez à réformer le règlement sur le bruit afin de créer un critère objectif (la mesure des décibels, par exemple) pour juger de la pertinence des plaintes sur le bruit et donner des amendes aux établissements?

DC :

VP : Nous souhaitons adapter les règlements sur le bruit à la réalité urbaine et en établissant des normes d’insonorisation. Avec des critères précis, qui pourraient inclure la mesure des décibels à l’intérieur des établissements et l’analyse de l’environnement sonore extérieur, nous serons davantage en mesure de sévir auprès des établissements qui posent problème et de trouver un terrain d’entente dans les cas où la cohabitation est mise à mal sans que les critères établis ne soient transgressés.

Q : Est-ce que vous vous engagez à demander au gouvernement du Québec de réformer les catégories de permis d’alcool afin de permettre aux restaurants de servir des boissons alcoolisées sans consommation de nourriture?

DC :

VP : Nous comptons demander au gouvernement du Québec de moderniser la Lois sur les permis d’alcool afin de permettre aux restaurants de servir des boissons alcoolisées sans que de la nourriture ne soit consommée. Il s’agit d’une importante demande des restaurateurs qui leur permettrait de dynamiser leurs établissements et, du coup, de dynamiser les artères commerciales.