scroll_1 scroll_2 scroll_3 scroll_4 scroll_5

identifiez vous

 
  • Portrait TASTET : José Figueiredo et Nela Da Silva – Restaurant Aldea

Portrait TASTET : José Figueiredo et Nela Da Silva – Restaurant Aldea

Cet article vous est présenté par Tastet  en collaboration avec le boulevard Saint-Laurent.

José Figueiredo et Nela Da Silva : ambassadeur et ambassadrice du Portugal sur le boulevard Saint-Laurent

Nela Da Silva et José Figueiredo sont les propriétaires du restaurant portugais Aldea installé sur le boulevard Saint-Laurent dans le Quartier portugais. Immigrants de longue date et restaurateurs expérimentés, le charmant couple propose une cuisine portugaise traditionnelle débordante d’amour.

Nela et José ont immigré du Portugal au début des années 70. Nela, originaire de Fatima, est arrivée à Montréal à l’âge de trois ans. Quelques années plus tard, elle repart pour sa terre natale pour finalement revenir ici à 17 ans. De son côté, José est né à Viseu, une petite ville de montagne au centre du Portugal. À l’âge de 16 ans, il quitte le Portugal pour venir chez son oncle qui, comme de nombreux immigrants portugais, s’était installé sur le Plateau Mont-Royal dans les années 60. Au coin de l’avenue Coloniale et de l’avenue des Pins, José est entouré d’une forte diaspora portugaise. « J’ai passé toute mon adolescence dans le quartier. En fréquentant le club portugais, je me suis fait des amis et j’ai continué à habiter ici par la suite. »

Nouvellement montréalais, José Figueiredo trouve un emploi au restaurant Solmar. Ouvert en 1972, le restaurant du Vieux-Montréal est la première adresse portugaise de la métropole.

José ne pouvait mieux tomber. Il y passera trois ans avant d’être embauché dans un restaurant sur le chemin de la Reine Mary.

Au début des années 80, Valdemiro Correia communique avec José. Les deux hommes portugais s’étaient rencontrés lorsque José habitait chez son oncle sur le Plateau. Valdemiro est propriétaire d’un restaurant portugais sur le boulevard Saint-Laurent et aimerait que José vienne lui donner un coup de main. Content d’enfin avoir l’occasion de travailler dans son Plateau chéri, José accepte sans hésiter. Il débute au bas de l’échelle et gravit tranquillement les échelons.

C’est vers cette même époque, que le chemin de José croise celui de Nela Da Silva. José, généralement flou sur les dates, annonce avec un large sourire : « on s’est marié en octobre 1988 ». En parallèle, José poursuit son ascension dans la hiérarchie du restaurant portugais boulevard Saint-Laurent. Après quelques années, il devient associé.

En 1991, le restaurant est en manque de cuisinier.ère. José décide donc de faire appel à sa femme. Nela n’a jamais travaillé en restauration. Volontaire, elle accepte et se plonge dans l’univers de la restauration en préparant la cuisine qui a bercé son enfance. « Nela a commencé à aider en cuisine et elle a appris peu à peu. Elle n’a jamais arrêté depuis, » raconte fièrement José.

Alors qu’ils travaillent encore au restaurant portugais, le couple achète un immeuble situé plus haut sur le boulevard : « On habitait dans le quartier depuis plusieurs années. On a commencé à travailler dans le quartier et on a acheté un immeuble sur le Plateau, parce que c’est ici qu’on se sent bien ».

Après 35 ans en salle pour José et 25 en cuisine pour Nela, ils décident que c’est le temps de passer à autre chose. « Ça faisait longtemps qu’on voulait changer. On voulait un restaurant à notre image qui nous appartenait. » Le couple décide donc d’ouvrir leur propre restaurant portugais au rez-de-chaussée de l’immeuble qu’ils avaient acquis quelques années auparavant.

En décembre 2016, le restaurant Aldea ouvre donc ses portes. Le nom Aldea est un clin d’œil au restaurant portugais étoilé Michelin du même nom se trouvant à New York. Alors que Nela Da Silva et José Figueiredo cherchent un nom pour leur nouveau projet, la fille de José est en voyage à New York et visite l’établissement du chef George Mendes. Selon les dires de sa fille, le restaurant semblait réussir à proposer une cuisine portugaise traditionnelle dans un cadre moderne. Or, c’est en plein ce que le couple voulait créer dans son nouvel espace. De plus, le nom Aldea en portugais signifie village. C’était donc logique que le restaurant de José et Nela se situe dans leur propre petit village montréalais : le Plateau Mont-Royal.

En ouvrant Aldea, un restaurant portugais situé à quelques coins de rue de l’établissement qu’ils quittaient, il est important pour le couple de créer une identité propre à l’adresse. Nela décide donc d’élever sa cuisine pour créer une expérience portugaise réconfortante et gastronomique. « Avec le nouveau restaurant, j’ai pu changer ma cuisine et me diriger vers quelque chose de plus raffiné », déclare-t-elle. De plus, toujours dans l’idée de s’inspirer du restaurant new-yorkais du même nom, le couple a créé, avec l’aide de Walter Qualizza design,

un espace simple et moderne pour bien encadrer la délicieuse cuisine portugaise de Nela.

Aujourd’hui, le couple n’habite plus sur le Plateau. Pourtant, il considère toujours que leur maison première est le restaurant. « L’autre maison c’est juste pour dormir, » dit Nela en riant. Au Aldea, José et Nela sont bien entourés. Leur équipe est composée de membres de leur famille ce qui crée une belle et chaleureuse convivialité dans le restaurant. Chaque service du midi se termine par un repas d’équipe, alors que tous prennent place au bar et dégustent un plat préparé par la cheffe. Certains optent même pour le verre de vin.

Cet esprit de famille se transmet aussi chez la clientèle du Aldea. José raconte qu’il n’est pas rare de voir des réguliers entrer dans le restaurant et se diriger directement vers les cuisines ou le bar pour saluer l’équipe. Lorsque le couple a ouvert le restaurant, plusieurs clients les ont suivis et continuent aujourd’hui de leur rendre visite. Cette proximité avec la clientèle est primordiale pour les propriétaires : « On est tout le temps présents, on apprécie les clients et ils nous apprécient aussi. Ils savent que quand ils viennent au Aldea, ils vont nous voir. On est toujours là. »

À la fin de notre entretien, José tient à profiter du moment pour souligner sa reconnaissance envers sa clientèle. « C’est notre famille », résume-t-il.

© Photos Alison Slattery — Instagram